Revue/RSE : Présentez-nous ESSAKANE SOLAR SAS pour le citoyen lambda.
Essakane Solar est une Entreprise burkinabè qui évolue dans le domaine des Energies Renouvelables. Elle est spécialisée dans la fourniture d’énergie solaire. C’est une structure qui a été créée en 2016 sous l’appellation juridique Essakane Solar SAS.
En tant que femme dirigeante dans le domaine minier, pensez-vous que la participation des femmes dans le développement du secteur minier est une réalité ? Au regard des stéréotypes en matière de genre, la femme a-t-elle sa place dans les métiers de la mine ?
Oui, je confirme que la participation de la femme est une réalité dans ce domaine. Avec la question de l’égalité des sexes, nous faisons le constat qu’il y a des postes jadis réservés aux hommes qui sont de nos jours, occupés par les femmes dans l’ensembles des divers domaines du secteur.
Parlez-nous en quelques lignes de votre style de management, vos relations avec vos collaborateurs.
Le style de management que j’ai adopté est le management participatif. Je trouve ce style plus ouvert car pour moi, l’implication des collaborateurs dans la vie de l’entreprise est d’une importance capitale. Les collaborateurs sont plus libres de prendre leur décision et de créer la méthodologie qui leur convient pour atteindre les objectifs fixés par l’entreprise. Via ledit style, le manager ne dirige pas, mais accompagne ses équipes. Ce qui suppose la mise en place d’une plus grande relation de confiance entre mes collaborateurs et moi comme c’est le cas.
De nos jours, lorsque les employés ressentent un sentiment d’appartenance à l’entreprise, ils deviennent plus responsables, créatifs, ouverts et motivés.
Toutefois, il m’arrive de recadrer mes collaborateurs afin de ne pas favoriser une certaine anarchie.
Pensez-vous ouvrir la voie à l’intégration de la dimension genre ?
En juillet 1997, le Conseil Economique et Social des Nations Unies (ECOSOC) définissait le concept de l’intégration du genre comme suit :
Pensez-vous que les politiques et stratégies de développement minier orientées vers la pleine participation des femmes sont-elles nécessaires ?
Oui, je confirme que la participation de la femme est une réalité dans ce domaine. Avec la question de l’égalité des sexes, nous faisons le constat qu’il y a des postes, jadi, réservés aux hommes qui sont de nos jours, occupés par des femmes dans l’ensembles des divers domaines du secteur.
A l’endroit de la société burkinabè, avez-vous des propositions pour la participation des femmes dans la gestion des communautés ?
La participation des femmes dans le mécanisme d’émergence des divers secteurs d’activités dans notre pays demeure timorée, et ce, malgré leurs capacités et leurs compétences.
Il faut donc non seulement œuvrer à la promotion des femmes dans tous les domaines, mais également permettre leur pleine participation dans le processus de développement. Dans cette dynamique, les politiques et stratégies de développement doivent être orientées vers la pleine participation des femmes, de mon point de vue est d’une grande nécessité.
A cet effet : Primo, je propose de renforcer le rôle des femmes dans l’essor économique et social de notre pays. Pour ce faire, la nécessité d’améliorer le système éducatif s’impose. Sans instruction, les femmes ne pourront pas prendre pleinement part au développement économique et s’impliquer davantage dans la vie politique de leur pays. Ces changements ne peuvent se faire qu’à travers une politique éducative et de sensibilisation réelle et soutenue. Secondo, assurer l’indépendance économique et financière des femmes est une étape décisive et impérieuse : il faut créer des centres d’alphabétisation et de formation, notamment sur la gestion et sur les métiers de l’auto-entreprenariat. Ces centres devraient être liés à des structures d’épargne et de crédit.
« Il faut renforcer le rôle des femmes dans l’essor économique et social de notre pays. Pour ce faire, la nécessité d’améliorer le système éducatif s’impose. Sans instruction, les femmes ne pourront pas prendre pleinement part au développement économique et s’impliquer davantage dans la vie politique de leur pays »
En tant que dirigeante, quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes
filles qui aimeraient emboiter vos pas ?
Permettez-moi de synthétiser mes conseils en proverbes :
Proverbe 1 (un proverbe moaga) : « On ne peut pas creuser un puits aujourd’hui et boire l’eau de ce puits à l’instant même». Cela n’existe pas. Il faut faire preuve de patience. Il faut travailler. Il faut avoir le courage et la volonté pour pouvoir obtenir l’eau de ce puits et la boire. A travers ce proverbe, j’invite les jeunes filles à la persévérance. Quand on veut quelque chose, il faut le mériter. Il faut que les jeunes filles travaillent afin de mériter ce qu’elles désirent car cela ne va pas tomber du ciel pour elles.
Proverbe 2 : « La rivière ou le marigot à un moment donné fait des contours, le caïman est donc aussi obligé de suivre le mouvement de l’eau ». J’invite les jeunes filles à travailler à s’adapter à toute situation.
J’encourage les jeunes filles à avoir le sens de la responsabilisation et de l’autonomisation. Il faut qu’elles aient des objectifs clairs de leurs vie, se battent, mettent les moyens qu’il faut pour atteindre ces objectifs.
Parlez-nous de votre vie en dehors de l’entreprise.
En dehors de l’entreprise et de la vie familiale, j’occupe mes temps libres à accompagner et soutenir des activités associatives.
Le but poursuivi par ces dites associations est tellement noble que je n’hésite pas lorsque je suis sollicitée par elles.
La plupart de ces associations luttent pour l’autonomisation de la femme et de la jeune fille.
En les accompagnant, nous leur permettons d’acquérir des savoir-faire grâce au transfert des compétences. Je les accompagne principalement par les conseils.
Votre mot de fin
Merci pour cette opportunité. Merci et bravo à votre revue de mettre l’accent sur un volet particulier de la vie professionnelle de toutes ces femmes à mon image.
Sous notre ère, il n’existe plus de secteurs d’activités exclusivement réservé à un genre principal: les hommes, tout comme les femmes ont leur chance et leur partition à jouer quel que soit le domaine

